Les deux espèces d'aloses sont classées comme vulnérables au niveau européen en raison de la très forte réduction de son aire de répartition et des menaces qui pèsent sur ses habitats en eau douce.
En France, l'alose feinte est quasi-menacée et la grande alose est passée de statut "en danger critique d'extinction" récemment suite à la mise à jour de la liste Rouge suivant les critères de l'UICN.
La France est le pays où le niveau d'abondance est le plus élevé, même s'il a fortement chuté. Les quantités se sont effondrées dans le sud-ouest de la France, chutant de plus de 800 000 aloses dans les années 90 à moins de 10 000 individus ces dernières années dans le bassin Gironde-Garonne-Dordogne.
En Bretagne, la grande alose est classée en danger du fait de son aire de répartition limitée (principalement sur la Vilaine, le Blavet et l'Aulne) et des fluctuations importantes du stock selon les années. Ce classement est à nuancer. Historiquement, les aloses fréquentaient peu les cours d'eau bretons - à l'exception depuis les années 1980 de la Vilaine et l'Aulne). Sa présence s'est renforcée récemment avec l'augmentation de la température de l'eau (changement climatique) et une distribution marine plus nordique de l'espèce, à l'instar de beaucoup de poissons marins, entraînant une plus large dispersion des individus à partir des grands fleuves. La grande alose apparaît plutôt comme une espèce en phase de colonisation. Les faibles capacités d'accueil des cours d'eau bretons se traduisement pas des effectifs qui restent souvent faibles et qui fluctuent naturellement très fortement d'une années sur l'autre. La responsabilité de la Bretange vis-à-vis de la grande alose a été considérée comme majeure au regard de la chute de ses populations en France.
Les données sur l'alose feinte sont rares et ne permettent d'évaluer son abondance et son aire de répartition. L'état de conservation de l'alose feinte n'a pu être déterminé mais la responsabilité de la Bretagne vis-à-vis de cette espèce a été considérée comme très élevée.
A l'heure actuelle, la principale menace demeure l'entrave à la libre circulation des populations d'aloses, dont les capacités de franchissement des ouvrages sont limitées, empêchant l'accès à des zones de reproduction nouvelles voire historiques. Les aloses sont contraintes de se reproduire en aval des obstacles sur des frayères forcées où la survie des oeufs est moindre. L'exploitation par la pêche professionnelle peut également s'avérer une menace, comme c'est le cas sur la Vilaine.
La plus grande attention doit être apportée à ces 2 espèces en raison des fluctuations actuelles du milieu marin lié au dérèglement global du climat.
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