Observatoire des poissons migrateurs bretagne
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Connaissances sur les espèces

Extrait du Plan de gestion des poissons migrateurs Bretagne 2013-2017 issu des travaux de E. Rochard (Rochard, 2012)

Le flet commun ou flet d'europe (Platichthys Flesus) appartient à la famille des Pleuronectidae. Il possède un corps aplati asymétrique et ses yeux sont disposés sur le flanc droit (dextre) adapté à la vie benthique.

Biologie

C'est un migrateur amphihalin thalassotoque vivant la majeure partie de l'année en estuaire ou lagunes. En été, la population se déplace vers l'amont tandis qu'à l'approche de l'hiver, elle effectue le mouvement inverse.

La reproduction a lieu de janvier à avril en mer sur des fonds meubles, autour de l'isobathe 50m, pouvant être l'objet de grands rassemblements. Une seule aire de ponte rassemble ainsi tous les flets du Golfe du Lion à la mi-février au large des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Les mâles mesurent au minimum entre 18 et 25 cm (âge de 1,5 à 3 ans) et les femelles entre 18 et 30 cm (âge de 1,5 à 4 ans).La fécondité des femelles est estimée entre 400 000 et 2 000 000 oeufs.

Après une vie pélagique de quelques semaines, les larves se rapprochent des côtes en se tenant à une profondeur moyenne de 10 m. La métamorphose s'effectue à une taille de 15-30 mm, avant que les jeunes n'entrent dans les estuaires où ils effectuent leurs premières années de croissance. Chez les juvéniles de moins d'un an, la moitié des proies sont planctoniques (copépodes, diatomées...), le reste est constitué de larves d'insectes. Il se nourrit par la suite de la petite faune benthique.

Les flets peuvent atteindre 50 cm pour un poids de 1,5 kg.

Aire de répartition

Poisson commun des côtes occidentales européennes, le flet se retrouve depuis la mer Blanche, le long des côtes norvégiennes, en mer Baltique, tout autour des îles britanniques, tout le long de la côte atlantique jusqu'au Maroc. En eau douce, le flet est connu dans les estuaires, fleuves et même dans des affluents secondaires. En France, des flets ont été signalés jusque dans le Lot ou l'Allier.

Répartition flet

Aire de répartition actuelle du flet commun en France métropolitaine (INPN - MNHN)

Etat des populations

Le flet est considéré comme étant en préoccupation mineure dans la liste rouge des espèces de l'UICN en Europe et dans le Monde. Les données sur cette espèce sont en revanche insuffisante pour la classer dans la liste rouge des poissons d'eau douce de France métropolitaine et de Bretagne.

En Bretagne, les données sur cette espèce sont rares et ne permettent d'évaluer son abondance et son aire de répartition même si elle semble présente partout.

Pressions et menaces

Aucune exploitation par pêche n'est dirigée sur cette espèce, si ce n'est dans les lagunes méditerranéennes et dans les parties basses des fleuves (pêche amateur au carrelet).

Les obstacles à la migration vers l'amont des flets a fortement réduit leur aire de répartition continentale. Ces blocages entraînent de fortes concentrations de juvéniles à l'aval et une compétition plus importante.

Le flet est impacté par le changements climatiques, particulièrement das le sud de l'Europe. Il est observé depuis le début des années 1990 une remontée vers le Nord le long des côtes portugaisesde la limite Sud de répartition du flet qui devient extrêmement rare d'observer cette espèce à des lattitudes plus basses que Lisbonne (Cabral et al., 2007).

Mesures relatives à la pêche

La taille minimale de capture dans les zones de l'océan Atlantique Nord-Est, de la Manche et de la mer du Nord, est fixée à 20 cm pour le flet. Il est néanmoins préconisé de capturer des flets au-dessus de 30 cm, taille de maturité sexuelle.

Bibliographie

Cabral H-N., Vasconcelos R., Vinagre C., França S., Fonseca V., Maia A., Reis-Santos P., Lopes M., Ruano P., Campos J., 2007. Relative importance of estuarine flatfish nurseries along the portuguese coast. Journal of sea research (57) : pp 209-217.

Rochard E., 2012. Le flet commun (Platichthys flesus, Linné 1758). In "Atlas des poissons d'eau douce".

Le mulet porc (Liza ramada) appartient à la famille des Mugilidae. Le corps est allongé et fuselé. La bouche, sous une tête massive et comprimée, est édentée mais présente des lèvres lisses. Les flancs argentés sont couverts de grandes écailles. Le dos est sombre et plusieurs bandes longitudinales foncées sont visibles sur les flancs. Le mulet porc présente une tâche noire à la base des nageoires pectorales. Le mulet porc mesure entre 30 et 50 cm et pèse entre 2 et 4 kg.

Le mulet porc se rencontre dans les fleuves, les estuaires et les zones intertidales et est très fréquent, surtout aux stades les plus jeunes, dans les zones humides littorales (marais et lagunes) où il domine en biomasse avec l'anguille européenne.

Lui aussi, poisson migrateur amphihalin, il effectue de longues distances entre les eaux marines et les eaux douces pour se nourrir.

mulet_porc_gerard_eriau.jpeg© G. Eriau

Biologie et aire de répartition

Le mulet porc peut effectuer des migrations sur des longues distances entre les eaux marines et dulçaquicoles à des fins trophiques, voire de maturation sexuelle. Il possède pour cela une osmorégulation parfaitement adaptée. La miration anadrome, du printemps au début de l'été, est moins massive que la migration catadrome à l'automne.

Le mulet porc est mâture à partir de 30-40cm, soit entre 3 et 4 ans. Les femelles ont une fécondité relative de 0,6 à 5 millions d'ovules / kg. La reproduction a lieu sur une période relativement longue, de l'automne à l'hiver.

Le recrutement des jeunes, âgés de 3 à 4 mois, apparait sur les zones littorales au cours de l'hiver jusqu'au printemps. Jusqu'à 2 ans, la majeure partie des juvéniles occupent les milieux littoraux et les estuaires. On les retrouve ensuite à l'état adulte dans les zones estuariennes et fluviales.

Le mulet porc est surtout zooplanctonophage au cours de sa première année puis devient benthophage à tendance limnivore.

 

Le mulet porc est présent en Méditerranée, en Mer Noire et le long des côtes de l'Atlantique, de la Norvège au Maroc. Il représente, avec le mulet cabot (Mugil cephalus), la majorité des captures de mulets en eau douce.

Répartition mulet porc

Aire de répartition actuelle du mulet porc en France métropolitaine (INPN - MNHN)

cycle_de_vie_BGM_2025.jpeg

Cycle biologique du mulet porc (extrait du panneau de l'exposition itinérante de BGM, 2024)

 

Etat des populations

Le mulet porc est considéré comme étant en préoccupation mineure dans la liste rouge des espèces de l'UICN (2011) et des poissons d'eau douce de France métropolitaire (2019).

En Bretagne, même si les données de connaissance sont peu nombreuses (classement DD -données insuffisantes- selon la Liste Rouge des poissons d'eau douce de Bretagne, 2024), l'espèce semble présente partout. Les seules données d'abondance disponibles sont celles acquises à la station de vidéocomptage d'Arzal sur la Vilaine. Les effectifs de mulets sont très variables, caractéristique de cette espèce, oscillent globalement entre 200 000 et 600 000 individus comptés par an. Leur situation tend à se stabiliser voire diminuer ces dernières années.

Les individus de moins de 30 cm sont de moins en moins présents depuis 2016 sur la Vilaine, laissant supposer que la population migrante actuelle est plus âgée et que le recrutement est faible.

effectif_mulet_porc_vilaine_Eaux_et_Vilaine.jpeg

Effectif de mulet porc comptés à la station de vidéocomptage d'Arzal sur la Vilaine (BGM, 2024 à partir des données de Eaux et Vilaine)

L'évolution des abondances de mulet porc à l'échelle du Goilfe du Gascogne montre une diminuation des stocks et mérite un suivi de l'espèce qui est particulièrement abondante en Vilaine mais en déclin.

Pressions et menaces

Le mulet porc une des espèces amphihalines les plus résistantes aux changements climatiques et pressions anthropiques. Le mulet porc a une grande capacité d'adaptation aux divers types de milieux dans lequel il vit (habitats, ressources, salinité...). Malgré tout, cette espèce est très sensible aux crises dystrophiques des milieux saumâtres ainsi qu'aux bouchons vaseux des estuaires.

Mesures relatives à la pêche

Le mulet porc a peu de valeur commerciale en France, bien qu'il se retrouve de plus en plus à la carte des grands restaurants. Mais, cette espèce est très appréciée en Afrique du Nord et en Méditerannée où elle constitue une part importante des productions piscicoles, notamment dans les lagunes saumâtres.

La taille minimale réglementaire de capture du mulet porc est de 30 cm sur la côte atlantique.

 

Consulter le panneau de l'exposition itinérante "Le mulet porc : ils se comptent par dizaine de milliers mais pour combien de temps?"

 

Bibliographie

Sabatié R., Lafaille P., Feunteun E., 2012. Le mulet porc (Liza ramada, Risso 1810). In "Atlas des poissons d'eau douce".

La lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) appartient à la famille des Petromyzonidés.

Les lamproies ne sont pas des poissons mais des agnathes. À la différence des poissons, elles possèdent 7 pores branchiaux circulaires alignés de chaque côté de la tête. De plus, les lamproies n'ont pas de mâchoire mais un disque buccal rond. il est garni de dents labiales cornées et pointues disposées en rangées concentriques et adapté à la succion. Leur corps anguilliforme présente une ou deux nageoires dorsales et ne possède pas de nageoires paires. L'unique nasopore central situé au-dessus de la tête a un rôle olfactif. La peau des lamproies fluviatiles, sans marbrure, est bleuâtre à vert-brun sur le dos et bronzée sur les flancs. Les individus mesurent de 20 à 50 cm.

Au stade adulte, la lamproie fluviatile ressemble beaucoup à la lamproie marine mais elle est de taille plus petite et ne présente pas de marbrures. Au stade juvénile, la comparaison des disques buccaux permet de différencier les deux espèces. Au stade larvaire, la distinction entre les 2 genres au stade larvaire n'est pas aisée pour un œil non averti. La pigmentation de l'extrémité de la nageoire caudale forme une sorte d'auréole pour la lamproie marine tandis que par transparence, on distingue une extrémité pigmentée pointue pour le genre Lampetra.

LPM LPF distinction

Source : E. Lasne, Rencontres Migrateurs - LOGRAMI 2010

La diapositive n°7 de l'exposé d'E.Lasne des Rencontres Migrateurs organisées par LOGRAMI en 2010 illustre les différences visuelles entre les deux genres (Télécharger le diaporama ici).

Une confusion est également possible avec la lamproie de Planer (Lampetra planerii) dans les jeunes stades : cette dernière contrairement à la lamproie fluviatile, présente deux nageoires dorsales contiguës.

Biologie

D'après les études génétiques récentes, les lamproies fluviatiles seraient des formes migrantes de lamproies de Planer...

Par définition, deux êtres vivants capables de se reproduire entre eux et dont la descendance est fertile sont de la même espèce. Des croisements réalisés en laboratoire entre des lamproies de Planer et des lamproies fluviatiles mettent en évidence des taux de réussite élevés. Ces résultats montrent qu'il ne s'agit que d'une seule espèce mais de deux écotypes.

Télécharger le diaporama sur l'étude de l'évolution de l'anadromie chez les lamproies (Rougemont Q., Evanno G., Launey S., 2013)

Les études en cours cherchent à déterminer les différences génétiques entre les deux écotypes. La structure génétique des deux écotypes pourrait être influencée par la présence de barrages. En effet, lorsque des lamproies sont bloquées en aval d'un barrage en période de reproduction, les semences des fluviatiles et des Planer sont mélangées.

LPF_Asconit

Lamproie fluviatile observée sur le Couesnon (35)

Une partie des juvéniles du genre Lampetra se smoltifie au printemps et migre en mer pour leur croissance avant de revenir en eau douce pour se reproduire. La lamproie fuviatile est un poisson migrateur amphihalin potamotoque.

La reproduction a lieu en eau douce, de mars à mai, à des températures de 10 à 14°C, sur des zones courantes et caillouteuses dans les parties moyennes des cours d'eau. Elles creusent un nid de forme ovale (environ 40 cm de diamètre) en utilisant leur disque buccal pour déplacer les pierres et les cailloux tandis que le substrat de taille inférieure (sable, gravier, ...) est emporté par le courant lors de mouvements de leur corps. Les géniteurs meurent après la reproduction.

Les juvéniles de lamproies sont des larves dénommées ammocètes présentant la même silhouette que leurs parents dont les yeux et le disque buccal ne sont pas fonctionnels. Les larves gagnent les "lits d'ammocètes" après cinq jours et restent enfouies entre 3 à 6 ans dans les sédiments fins (sables, vases, limons , débris organiques). Elles ont un régime alimentaire filtreur et se nourrissent des micro-organismes contenus dans les sédiments.

La métamorphose a lieu entre juillet et octobre à une taille allant de 90 à 150 mm. Les sub-adultes argentés, bleuâtres et à l'extrémité caudale non pigmentée, dévalent la rivière la nuit de mars à juin pour rejoindre la mer.

La lamproie fluviatile mène en mer une vie parasitaire sur les poissons marins (aloses, éperlans, harengs, lieus jaunes, saumons, mulets). La croissance marine dure probablement entre 2,5 et 3 ans.

Evolution et aire de répartition

Des formes très proches des lamproies actuelles ont été retrouvées à l'état de fossile datant du Crétacé inférieur, c'est-à-dire il y a environ 130 millions d'années. Les premières formes de lamproies sont les ancêtres des vertébrés dans la phylogénie du règne animal. À titre de comparaison, Homo sapiens est apparu il y a 200 000 ans.

On considérait jusqu'alors que les lamproies étaient représentées par 3 espèces en Bretagne. Les études génétiques récentes tendent à démontrer qu'il ne s'agit en réalité que de 2 espèces de 2 genres différents : Petromizon et Lampetra.

La distribution actuelle de la lamproie fluviatile s'étend des rivières de l'Europe de l'Est et du Nord jusqu'aux côtes atlantiques portugaises et des mers Ligurienne et Tyrrhénienne. Il semble que les lamproies fluviatiles soient absentes des cours d'eau bretons.

Répartition LPF

Aire de répartition actuelle de la lamproie fluviatile en France métropolitaine (INPN - MNHN)

Etat des populations

La lamproie fluviatile est considérée comme en préoccupation mineure depuis 2010 au niveau mondial. Elle figure à l'annexe III de la convention de Berne et l'annexe II de la Directive Habitats Faune-Flore. La responsabilité de la Bretagne pour la lamproie fluviatile a été évaluée comme très élevée (Observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne).

UICN LPF

Classement UICN de la lamproie fluviatile à l'échelle mondiale

Les données sur cette espèces sont rares et ne permettent d'évaluer son abondance et son aire de répartition.

Pressions et menaces

Les principales menaces concernent  :

  • L'interruption des axes de migration que ce soit en rivière avec la présence des barrages non aménagés et/ou en estuaire avec la présence de bouchons vaseux,
  • La dégradation générale de la qualité de l'eau et des habitats avec notamment une modification de la structure et de la fonctionnalité des haitats de reproduction (forte variabilité desdébits, dragage, rectification...) et des lits d'ammocètes (pollution des sédiments par les métaux lourds et les polluants organiques persistants).

Le changement climatique pourrait également renforcer les effets des menaces plus locales (modifications des régimes thermiques et hydrologiques) sur les conditions de migrations et le succès reproducteur.

Mesures relatives à la pêche

Dans le domaine maritime, aucune resrtriction législative ne s'applique aux captures de la lamproie fluviatile pour la pêche professionnelle, à l'exception de mesures locales d'interdiction de pêche pouvant les affecter directement.

Dans le domaine fluvial, il n'existe pas de réglementation propre à la pêche professionnelle de la lamproie fluviatile. L'utilisation d'engins de pêche est soumise à une réglementation qui varie selon les bassins versants et le statut des pêcheurs. La lamproie fluviatile ne fait l'objet d'une pêche amateur aux lignes. En Bretagne, une taille mimimale de capture, fixée à 20 cm, a été définie le Finistère et les Côtes-d'Armor. 

Sources

Bensettiti F. Gaudillat V., 2004. Cahiers d'habitats Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. Tome 7. Espèces animales. La documentation française : 353 pages.

Germis G., Arago M-A., Levet L., Thouvenot E., Briand C., Baglinère J-L., 2013. Lamproie marine (Petromyzon marinus) et lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) - Etat des lieux des poissons migrateurs et propositions de gestion - Plan de gestion des poissons migrateurs Betagne 2013-2017 : 160 pages.

La distribution originelle de la truite commune correspond au continent euro-asiatique. Sa distribution est aujourd'hui planétaire, la truite a été introduite un peu partout sur tous les continents avec un fort taux de réussite. Sa large aire de répartition peut s’expliquer par sa forte adaptabilité et sa haute tolérance aux changements d’habitats (Baglinière et al., 2002).

Malgré sa forte adaptabilité, la truite commune possède quelques exigences biologiques : elle affectionne les cours d'eau de faible amplitude thermique (température de l'eau inférieure à 20°C en été), avec une forte saturation en oxygène dissous (> 80%), une bonne qualité de l’eau, un pH proche de 7 et un accès à des zones favorables pour la reproduction.

En France, la truite se retrouve dans presque toutes les têtes de bassins versants à l'exception des cours d'eau affectés par des travaux agricoles où cette espèce se fait rare.

Distribution TRF MNHN Distribution TRF TRM MNHN
 Répartition de la truite commune en France (source : INPN - MNHN)  Distribution des formes de de la truite commune en France (source : MNHN-SFI, 2019)
  1. Truite résidente
  2. Truite de mer

La forme sédentaire de la truite commune est omniprésente en Bretagne sur tous les cours d’eau salmonicoles. On observe cependant un gradient géographique est/ouest sur la région à l’exception du bassin versant du Couesnon au nord/est de la région. Le référentiel de la Truite fario en Bretagne montre des effectifs de juvéniles 0+ plus importants sur les stations de l’Ouest de la région.

Vigituite BZH 2023

Indice d'abondance des truitelles de l'année selon le protocole par pêche électrique Vigitruite (source : ARPB)

Les truites de mer colonisent les cours d'eau bretons. Leur présence est avérée sur une trentaine de bassins mais est plus marquée dans les fleuves de la façade de la Manche, de l'Aulne jusqu'au Couesnon. L’abondance des truites de mer est peu connue dans les rivières bretonnes mais est très faible comparativement aux cours d'eau normands. Les raisons sont mal connues mais la présence de la forme marine de la truite en cours d'eau dépendrait des conditions environnementales en eau douce et en mer.

TRM aire de répartition

Des travaux récents* ont exploré l’effet du paysage marin sur les populations de truites de mer des côtes françaises de la Manche. Les chercheurs ont mis en évidence deux populations génétiquement distinctes, qui différaient fortement en termes de tendance migratoire et de caractéristiques des stocks, correspondant aux deux éco-régions à l'Ouest et à l'Est de la Manche, délimitées par la péninsule du Cotentin :

  • A l’Ouest, les populations produisent une majorité de petites truites de mer séjournant quelques mois en mer (finnocks) ;
  • A l’Est, les populations produisent de grandes truites de mer qui effectuent de longs séjours en mer.

Une telle structuration génétique serait en partie façonnée par l’arrangement spatial et les possibilités d'alimentation des habitats marins, qui participent à la variabilité des comportements migratoires, et déterminent ainsi les échanges génétiques entre rivières. Dans le bassin oriental très productif de la Manche, la truite anadrome peut atteindre une très grande taille et un long séjour en mer, ce qui peut favoriser la dispersion et le flux génétique entre les cours d'eau voisins. Dans le bassin occidental où les opportunités d'alimentation marine sont pauvres, le cycle de vie de la truite se déroule principalement en eau douce. Par ailleurs, les rivières de part et d’autre de la péninsule du Cotentin sont géomorphologiquement différentes et les caractéristiques de l'habitat peuvent donc ajouter à la variation observée.

Ces résultats montrent que l'environnement marin, rarement pris en compte jusqu'à maintenant, pourrait jouer un rôle important, en combinaison avec les variations de l'environnement d'eau douce, dans l'évolution de l'histoire de vie chez les espèces aquatiques à comportement migratoire variable.

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Variabilité des stratégies migratoires de la truite (S. Launey, INRAe - illustration présentée lors du forum international SAMARCH, 16-18 mai 2018)

 * Quéméré, E., Baglinière, J.‐L., Roussel, J.‐M., Evanno, G., McGinnity, P., Launey, S. (2016). Seascape and its effect on migratory life‐history strategy influences gene flow among coastal brown trout (Salmo trutta) populations in the English Channel. Journal of Biogeography, 43(3), 498–509

Dans le cadre du programme Interreg SAMARCH (Salmonids management around the channel - Gestion des salmonidés autour de la Manche) 2017-2022, des analyses génétiques basées sur de nouveaux marqueurs vont permettre d’identifier les rivières d’origine des truites de mer échantillonnées dans les zones côtières, estuariennes ou à l’aval des rivières, de définir les chemins probables pour la dispersion de la truite entre les rivières ainsi que les paramètres environnementaux facilitant ou limitant les mouvements (nature des fonds marins, courants…). Ces nouvelles connaissances contribueront à l’amélioration de la gestion des milieux et des populations de truites de mer en Manche.

Toutes les espèces d’anguilles descendraient d’un même ancêtre vivant il y a 100 millions d’années. Au cours des temps géologiques, les anguilles indo-pacifiques et atlantiques se sont alors trouvées séparées mais elles ont conservé des cycles biologiques semblables : toutes rejoignent des eaux chaudes, salées et profondes pour pondre leurs œufs et leurs larves migrent vers les eaux continentales pour effectuer leur croissance. On suppose que les deux anguilles de l'Atlantique ont un ancêtre commun, Anguilla atlantidis. Depuis cette lointaine époque, il semble que les anguilles de l'Atlantique ont toujours rejoint la mer des Sargasses pour se reproduire.

L'anguille européenne (Anguilla anguilla) est la seule représentante en Europe de la famille des anguillidés qui compte près de 20 espèces à travers le monde (2 espèces atlantiques et 16 espèces indo-pacifiques).

  Répartition de l'anguille d'Europe

      Aire de répartition de l'anguille d'Europe (Adam, 1997)

  1. Répartition de la lamproie marine
  2. Répartition du saumon atlantique
  3. Répartition des aloses
  4. Biologie de l'anguille européenne
  5. Biologie de la lamproie marine

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