| Bretagne Grands Migrateurs lance en 2025 une nouvelle chronique "Agir sans perdre le fil !". Aujourd'hui, le troisième épisode... | La gestion des poissons migrateurs à l’échelle des grands bassins fluviaux est assurée localement par les Comités de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI). Ces instances de concertation, créées par décret n°94-157 du 16 février 1994 relatif à la pêche des espèces vivant alternativement dans les eaux douces et dans les eaux salées, établit les priorités, fédère les acteurs, suit l’état des stocks de poissons migrateurs et adapte, s’il le faut, la gestion de ces espèces. |
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| En Bretagne, le COGEPOMI des cours d’eau bretons vise la gestion de 9 espèces migratrices amphihalines et couvre les cours d’eau dont l’embouchure est située dans la région ainsi que leurs affluents. |
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Qui compose le COGEPOMI ? | La composition des COGEPOMI est définie à l’article R.436-49 du code de l’environnement. En Bretagne, on retrouve : - 13 membres de droit (Etat, FDAAPPMAs, pêcheurs professionnels en eau douce et en mer…)
- 4 membres à voix délibérative (Départements, Région)
- 3 membres à voix consultative (OFB, IFREMER)
- 8 membres à titre d’experts permanents et de façon consultative (OFB, INRAE, Eaux & Vilaine, AELB, BGM, CRPMEM, Eau et Rivières)
=> Télécharger l'arrêté préfectoral de la région Bretagne du 2 janvier 2024 portant composition du COGEPOMI des cours d'eau bretons Le COGEPOMI est présidé par le préfet de la région Bretagne ou par son représentant, et se réunit habituellement deux fois par an. Le secrétariat en est assuré par la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement. |
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Que fait le COGEPOMI ? | Sa mission principale est d’élaborer le PLAGEPOMI, un document stratégique élaboré tous les 6 ans qui: - Dresse un diagnostic des populations migratrices (saumon, anguille, alose, lamproies…),
- Identifie les enjeux (obstacles, qualité de l’eau, surpêche…),
- Propose des mesures de gestion et de restauration,
- Coordonne les actions des différents maîtres d’ouvrage (collectivités, syndicats de bassin, fédérations de pêche...).
=> Consulter le PLAGEPOMI 2024-2027 et l'arrêté approuvant le plan de gestion des poissons migrateurs pour les cours d'eau bretons (2024-2027)
Outre la préparation de ce plan, le COGEPOMI est chargé de : - Suivre l'application du plan et de recueillir tous les éléments utiles à son adaptation ou à son amélioration ;
- Formuler à l'intention des pêcheurs de poissons migrateurs les recommandations nécessaires à la mise en œuvre du plan, et notamment celles relatives à son financement ;
- Recommander aux détenteurs de droits de pêche et aux pêcheurs maritimes les programmes techniques de restauration de populations de poissons migrateurs et de leurs habitats adaptés aux plans de gestion, ainsi que les modalités de financement appropriées ;
- Définir et mettre en œuvre des plans de prévention des infractions à la présente section ;
- Proposer au préfet de région compétent en matière de pêche maritime l'application de mesures appropriées au-delà des limites transversales de la mer dans tous les cas où ces mesures seraient nécessaires à une gestion équilibrée des poissons migrateurs ;
- Donner un avis sur le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin et sur les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) des groupements de sous-bassins ou des sous-bassins de sa circonscription.
Le COGEPOMI est par ailleurs un lieu de concertation, de débat et d’information entre les principaux acteurs. Il a vocation à assurer une gestion cohérente des poissons migrateurs sur l’ensemble du bassin. |
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Encadrement de la pêche de l’alose sur la Vilaine, une mesure de gestion prise par le COGEPOMI des cours d’eau bretons | Dès juin 2014, face à la chute des remontées d’aloses au vidéo-comptage d’Arzal sur la Vilaine, sur proposition de l’OFB, le COGEPOMI propose de définir des mesures d’encadrement de la pêche de l’alose en zone fluviale et maritime, sur la Vilaine notamment. Un groupe de travail dédié à l’alose est créée et se réunit en octobre 2015 ! Dans ce cadre dès 2016, la pose de filets maillants est interdite dans l’estuaire de la Vilaine en avril : les filets maillants sont interdits à moins de 200 mètres du barrage et la réserve de pêche instaurée en 2014 et 2015 est maintenue toute l’année. En parallèle, la pêche amateur en eau douce des aloses est interdite en avril sur la Vilaine et l’Oust. En novembre 2017, sur proposition du groupe de travail aloses, les mesures de restriction de la pêche des aloses sont renforcées à partir de 2018 en interdisant la pose de filets maillants dans l’estuaire de la Vilaine entre le 1er mars et le 31 mai. |
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Evolution des effectifs d’aloses au niveau du vidéo-comptage du barrage d’Arzal sur la Vilaine (source : Eaux & Vilaine)
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| En juin 2015, il a été acté de définir une cible de gestion permettant une exploitation durable des aloses. Des travaux menés par Eaux et Vilaine, l’INRAE et l’OFB, à partir des stocks d’autres grands fleuves français et de la surface du bassin versant, ont permis de définir la cible de gestion à 50 000 aloses pour la Vilaine. En première approche, il a été considéré que 60% était la valeur cible de mortalité pour le calcul des règles de gestion en dessous de la biomasse limite (Blim). Pour permettre une exploitation par pêche, la mortalité autorisée serait réduite en proportion de la biomasse présente entre Blim et un niveau de biomasse où le stock deviendrait en pratique un niveau de conservation (Blow=2000 aloses). |
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En acceptant ces principes de gestion, il est apparu que le taux d’exploitation entre 2012 et 2015 était trop important compte tenu de la faible taille du stock, plus adapté par la suite (2016 et 2017) mais encore trop élévé d'où le renforcement des mesures de gestion à partir de 2018 . |
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Diagramme de précaution pour la gestion des Aloses en Vilaine, les données indiquent la position du stock par rapport à la règle de gestion proposée par le groupe de travail du COGEPOMI sur les aloses. En abscisse niveau de biomasse par rapport à la cible de gestion, en ordonnée, mortalité cumulée (taux instantané) de la pêcherie estuarienne. Les données de la pêcherie fluviale, encore manquantes au moment de l’analyse, ne sont pas intégrées au calcul. |
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Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode ! |
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Les actions de l’Observatoire des poissons migrateurs en Bretagne sont soutenues par : |
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